du café d'en face...

voilà, j'y suis...
de ce fameux café d'en face... depuis lequel la connection wifi marche... plus ou moins bien! mais quand même...

quelle étrange impression de regarder ma maison de derrière cette vitre! je me souviens de la première fois où j'ai vu notre maison. nous avions rendez-vous avec l'agent immobilier, et étions venus chacun de notre côté. j'étais en avance (je suis toujours en avance, je ne sais pas être en retard, j'ai toujours peur que le temps ne file pas trop vite...), je m'étais assise dans ce café, à la table que j'occupe en ce moment même, avec un magasine de déco. et je regardais cette maison tapissée de vigne vierge, sous le soleil encore vif du mois de septembre.
je savais qu'elle répondrait à mes espérances. espérance de famille enfin rassemblée dans la même ville. espérance d'espace pour chacun. une espérance de nid douillet dans lequel continuer de construire la famille. j'étais enceinte de mister zeb' de quelques semaines... et ne le savait pas encore!

alors je regarde ma maison... et j'écoute discrètement les conversations des autres clients... discrètement parce que je les fixe pas... mais nul besoin de tendre l'oreille, il faudrait être sourd pour ne pas suivre et savoir 1- que vanessa a trois poils autour des tétons à chaque fois qu'elle est enceinte, 2- que le mari de lydie va la quitter si elle n'arrête pas de reluquer les autres, il ne la frappera pas, non, mais il prendra les gosses et il laissera toute seule comme une conne, 3 - que sylvain (qui me donne des conseils pour prendre soin de mon ibook, parce que ça coûte cher une bête pareille) devrait arrêter d'enfiler les demis parce qu'il a une tête de défoncé (je reste muette, mais je peux confirmer...)... et au milieu de cette "joyeuse" bande, trois gamins s'empiffrent de chocolat, crient et dévalent les trois marches, puis les remontent, puis redescendent... et se prennent des baffes par leurs mères avinées..
tout ça pour confirmer que je suis bien au pmu, pas dans un café lisse du centre ville...

je guette avec un peu d'espoir et peu d'illusion chronopost qui devrait me livrer entre aujourd'hui et demain mon nikon...
c'est ma première séance de "travail d'écriture", et je fais tout sauf travailler!
mais je remplis mon grand puits de créativité! je hume l'air du temps et l'humanité, et sa sueur et ses malheurs...

Comments

[constance marthe]

Un café lisse?
Je ne suis pas certaine que les bars des centres ville soient plus lisses que les PMU ou autre "zinc" en tous genre. L'ère de Lounge n'y changera rien. Un bistrot reste un bistrot et sa vocation est populaire. les bars branchés ou plus cossus renferment la même misère, les mères s'y soûlent de la même manière à cette différence qu'elles n'y emmènent peut être pas leurs mômes... Des " Sylvain" bouffis et cernés traînent aussi au comptoir et s'ils vous interpellent ça ne sera pas pour vous mettre en garde sur les soins à prodiguer à votre ibook (ils s'en tapent de votre ibook!),leurs mots sont quelques fois plus subtiles mais leur intrusion peut aussi être encore plus vulgaire. Fais en l'expérience, vas écrire là bas demain...
Bon courage pour la suite, ce fut un plaisir de te lire...
C.M

[catherine]

Tiens, tu me rappelles que je devrais reprendre ma série de photos de troquets du dimanche. J'y passerais des heures moi à ce genre d'endroits à "prendre le pouls"... ça te dirait pas d'écrire des "chroniques en tranche"?

[Céline M]

Encore, encore, des lignes d'écriture. On y est dans ce café, je te vois toi et les autres, les odeurs et les bruits sont là. Continue, ta voie est toute trouvée!

[marmotte007]

Toujours aussi epoustouflante ta plume. On y est dans ce bistrot, à tes côté, le petit noir, on le boit avec toi.
Continues...

[karen]

tu as vraiment un don pour la description, on s'y croit, manquent juste le bruit et les odeurs...